COMMENT APPARAISSENT LES ÂMES DU PURGATOIRE ?
Les âmes du purgatoire apparaissent sous diverses formes et de différentes manières. Certaines frappent, d’autres se trouvent là soudain. Les unes se montrent sous apparence humaine, nettement visible comme au temps de leur vie mortelle, le plus souvent revêtues de leurs des jours d’œuvre ; d’autres en revanche sous une forme floue. Les âmes qui sont enveloppées du terrible feu du purgatoire font une impression effroyable. Plus elles sont purifiées par leurs souffrances, lus elles deviennent lumineuses et affables. Souvent, elles racontent comment elles ont péché et comment elles ont échappé à l’enfer grâce à la miséricorde divine ; il n’est as rare qu’elles ajoutent à leurs déclarations des enseignements et des exhortations.
Pour d’autres âmes, Maria Simma sent qu’elles sont présentes et qu’elle doit prier et souffrir pour elles. Pendant le carême, les âmes ne se manifestent que pour demander à Maria de souffrir pour elles, la nuit et même le jour.
Il arrive aussi que des âmes du purgatoire apparaissent sous des formes extraordinaires, qui font peur. Parfois, elles parlent comme durant leur vie, dans leur dialecte. Celles qui sont de langues étrangères parlent un mauvais allemand avec un accent étranger, donc d’une manière tout à fait personnelle à chacune.
COMMENT FAUT-IL JUGER CES APPARITIONS ?
Ces apparitions sont-elles vraies ? Sont-elles au contraire le fruit d’imagination ? Des rêveries provoquées artificiellement par des désirs ou des lectures ? Des rêveries provoquées artificiellement par des désirs et des lectures ? Divers faits en garantissent la réalité comme celle des souffrances expiatoires. Voici les faits :
1. Maria Simma a désiré, dès a tendre enfance, aider les âmes du purgatoire ; elle a mis un grand zèle également à gagner les indulgences attachées à certains jours et récité pour les âmes nombre de prières indulgenciées. Mais ce n’est que lorsque cela lui est arrivé qu’elle a su qu’elle pouvait aussi expier pour les âmes en souffrant pour elles.
Ces souffrances expiatoires sont pénibles comme le purgatoire. Il lui a fallu tout son esprit de sacrifice et la conscience du vœu qu’elle avait fait, pour accepter volontairement de souffrir ainsi en faveur d’autres. Elle demanda un jour s’il ne serait pas possible que les âmes vinssent moins souvent, pour qu’elle eût aussi le sommeil nécessaire, faute de quoi elle ne pourrait plus faire son travail. Il lui fut répondu qu’elle avait fait vœu d’abandon total, comme âme victime. N’avait-ce été là qu’un semblant ? qu’une pieuse rêverie ? Si la Mère de Dieu la prenait au mot, elle devait l’accepter. De plus elle devait mieux cuisiner et manger davantage : elle tiendrait mieux le coup. L’homme peut supporter davantage qu’il ne croit. On lui assura que les âmes du purgatoire l’aideraient à accomplir sa tâche quotidienne.
Maria Simma distingue nettement entre ce qui lui apparaît en songe et ce qui lui arrive à l’état de veille. Les âmes la réveillent, lui adressent la parole ; elles lui arrivent avec leurs souffrances. Il n’est pas rare qu’elle doive même souffrir au cours de la journée, tandis qu’elle vaque à ses travaux et à ses occupations. La preuve qu’il ne s’agit pas de maladies ordinaires, c’est que ces souffrances lui sont parfois annoncées et qu’elles cessent immédiatement, une fois écoulé le nombre d’heures fixé.
Maria Simma m’a souvent dit combien il lui tardait que l’année mariale fût terminée, tant cela lui pesait. Des âmes du purgatoire l’ont plusieurs fois réprimandée, li disant qu’elle devait se charger de tout ce que Dieu lui envoyait.
2. On a souvent exprimé le désir de pouvoir observer Maria Simma la nuit, sans être aperçu d’elle pour voir s’il y avait « quelque chose ». C’est ce qu’on fait, poussé par la curiosité, quelques jeunes gens, F.N. ; A.N. ; W.B. ; E.B. ; et en partie une jeune file K.B., croyant à une supercherie. Les deux nuits avant l’Immaculée Conception, en 1954, ils grimpèrent, au moyen d’une échelle, jusqu’au petit balcon de fleurs placé devant la fenêtre ouverte de la chambre de Maria Simma. Ils entendirent Maria gémir sourdement et pleurer au milieu de ses souffrances ; ils la virent chercher son mouchoir pour essuyer ses larmes ; ils entendirent parler avec les âmes du purgatoire, poser des questions ; ils la virent prendre des notes. Les observateurs n’entendirent rien, ne virent rien des âmes, mais depuis ils cessèrent de rire et de se moquer des apparitions d’âmes du purgatoire. Ils avaient réfléchi !
Le plus âgé de ces jeunes gens m’a raconté ses impressions et ses observations.
Maria Simma apprit par une âme du purgatoire qu’on l’avait épiée durant deux nuits, mais que cela avait été pour le bien des « espions ». Quand elle sut qu’ils n’avaient rien vu ni entendu elle demanda à une âme comment cela se faisait. Voici la réponse : « Ces jeunes gens sont encore en vie. » _ « Mais moi aussi je suis encore en vie, objecta Maria Sima et pourtant je vous entends. »
L’âme : « Toi, tu es des nôtres. Nous sommes dans les ténèbres. Le chemin qui conduit à toi est lumineux. »
Maria Simma : Et si je ne vous recevais pas ?
L’âme : Nous pouvons t’y forcer, grâce à la miséricorde de Dieu, car tu es des nôtres.
Maria Simma : Que signifient ces mots : « Tu es des nôtres ? »
L’âme : Par ton vœu, tu t’es donné spécialement à la Mère de miséricorde. Elle t’a donné à nous et c’est pourquoi le chemin qui va à toi est lumineux pour tant d’âmes.
Tu fais bien de nous recevoir avec empressement, par amour et par compassion. Tu peux ainsi nous délivrer plus rapidement, tout en souffrant moins ; tu en reçois plus de grâces et de mérites et tu peux en apprendre davantage sur le compte des âmes dont tu t’informes. »
3. On peut vérifier la réalité des faits en constatant l’exactitude des indications données par Maria Simma au sujet d’âmes. Ces indications devaient être transmises à leur parenté. La plupart de ces cas étaient parfaitement inconnus de Maria. Dans le rapport adressé à Monseigneur Tschann figurent de longues listes de noms de défunts avec leurs demandes. J’ai envoyé la plus grande partie de ces indications aux curés pour examen, en les priant de faire suivre, au cas où ces indications seraient conformes à la réalité. Pour les cas soulignés dans mon rapport on m’a répondu que les indications étaient exactes.
4. Dans les faits indiqués par les âmes, pour lesquelles Maria a dû supporter des souffrances expiatoires, j’ai pu relever certaines circonstances dont elle ne pouvait rien savoir, vu sa formation.
Tel est le cas par exemple du prêtre de Cologne qui avait coopéré au martyre de sainte Ursule et ses compagnes.
Lors de la catastrophique avalanche de janvier 1954, des âmes du purgatoire ont dit qu’il y avait encore des victimes ensevelies vivantes sous la neige. La dernière fut retrouvée vivante à Blons deux jours plus tard. D’autres catastrophes qui se produisirent a cours de l’année mariale lui furent également prédites.
Elle m’a annoncé deux jours avant que les journaux en parlent, l’inondation qui eut lieu durant l’été 1954. Des âmes lui en avaient parlé.
5. Rien de compliqué, rien de tendu dans le caractère de Maria Simma. Depuis qu’elle a commencé à endurer des souffrances expiatoires, elle donne l’impression d’un calme et d’une égalité d’humeur beaucoup plus grands qu’auparavant. Après la fin de l’année mariale, elle ressentit la fatigue des derniers mois précédant l’Immaculée Conception. Elle éprouva un grand besoin de sommeil, ce qui serait bien le cas pour tout être normal placé dans les mêmes circonstances.
6. Ce que Maria a appris par l’entremise des âmes, ce qu’elle a vu pour son instruction et son réconfort au milieu de ses plus grandes souffrances concernant le temps présent, ses besoins, ses dangers, leurs remèdes, concorde entièrement soit avec les enseignements de la foi sur la justice et la miséricorde divine, soit avec la doctrine du purgatoire, soit avec les jugements et directives de l’autorité ecclésiastique.
7. Le fait que Maria Simma a pu poser des questions et recevoir des réponses concernant des âmes, a fait naître des doutes. On a raison de craindre que les gens curieux ne travestissent les faits par besoin de sensationnel.
Ce furent tout d’abord une personne ou l’autre, qui prièrent Maria Simma de questionner des âmes à propos des défunts de leur parenté. A la mi-octobre, il lui fut annoncé que durant la semaine des Trépassés elle pourrait poser des questions pour toutes les âmes dont les parents entreprendraient et accompliraient les bonnes œuvres dont elles avaient besoin. Sans aucun doute, il est agréable à Dieu que la parenté s’inquiète de ses défunts. Ais Maria apprit qu’il y a aussi, en purgatoire, des âmes auxquelles elle pouvait s’intéresser, sans toutefois y être obligée. Il s’agissait, la plupart du temps, d’âmes qui se trouvaient au plus bas degré du purgatoire. Par un dessein spécial de la pitié de la Mère de miséricorde, ces âmes pouvaient demander à Maria Sima leur délivrance. Il lui fut déclaré mot à mot ceci :
« Elles doivent t’informer que tu n’es pas obligé de t’intéresser à elles, mais que tu le peux. Oui, pour un certain nombre d’entre elles, tu dois même demander par la prière, de pouvoir t’en charger. Si tu écartes ces âmes-là, tu n’es coupable d’aucune faute, et elles n’ont as le droit de t’importuner une seconde fois. Mais si tu t’en charges avec empressement, tu recevras de plus grandes grâces, et nous pourront te donner davantage de renseignements concernant les défunts. » Il ne s’agit donc pas là d’impression, mais de grâces pour les âmes. Ce n’est que lorsqu’on questionnait par pure curiosité _ on a même voulu le faire au sujet d’Hitler et de Staline _ qu’elle ne recevait pas de réponse ou essuyait un refus.
En novembre 1954 le bruit se répandit qu’on pouvait poser des questions. Beaucoup vinrent, même de loin ; ils n’arrivèrent qu’une fois le délai écoulé.
On n’observa pas toujours, ni partout, la discrétion nécessaire. Cela donna lieu à des commérages. On colporta le vrai et le faux. Deux cas surtout choquèrent et firent parler. Un aubergiste de S. était mort subitement en octobre 1954. Au point de vue religieux, ce n’était ni un pratiquant zélé, ni un catholique spécialement militant. Aux questions posées à son sujet, voici quelle fut la réponse : les messes qu’on faisait célébrer pour lui ne lui étaient pas d’un grand secours parce qu’il assistait à la messe avec indifférence, durant sa vie.
Plus tard, il fut répondu à Maria Simma qu’un don de 3000 schillings en faveur des Missions pouvait le délivrer. Le frère et la femme du défunt prièrent beaucoup pour que sa délivrance eût lie encore au cours de l’année mariale. Ils se chargèrent également du don exigé. Bientôt après, le défunt fut délivré, parce que souvent, dans les conversations, il avait défendu la religion et la virginité de Marie. Le cas n’étant connu qu’imparfaitement du public, beaucoup furent choqués de cette délivrance et trouvèrent que le purgatoire n’était pas chose si terrible.
Le second cas montre aussi comment, en de telles occasions, Dieu permet les mesquineries humaines, tant pour nous mettre à l’épreuve que pour nous avertir. Il s’agit d’un accident de la circulation dont fut victime l’administrateur d’un couvent de religieuses à B. Les Sœurs de ce couvent posèrent des questions à Maria Simma. Elle leur déclara qu’il était délivré. Plus tard, elle chercha la feuille sur laquelle elle notait les réponses durant la nuit. Il y était écrit qu’il n’était pas encore délivré.
Entre temps, la première nouvelle avait filtré jusqu’à B. Elle y créa de l’émotion car l’administrateur était vilainement calomnié. Maria Simma demanda à une âme si elle était coupable, du fait qu’en lisant et en donnant la réponse la première fois, la négation « ne… pas » lui avait échappé. Cette âme lui répondit : « D’une part tu es coupable parce que tu as mis trop de hâte ; d’autre part, c’est le démon qui s’en est mêlé, lui aussi. Mais cela a eu du bon. Il faut que les gens sachent que dans ces questions-là, le silence est tout à fait nécessaire. Voilà pourquoi ce fut permis. Ce fut aussi une humiliation pour toi, et elle t’a été bonne. Tu ne sais pas combien de temps tu recevras des réponses. Cela dépend des personnes, s’ils savent se taire ou non. Il y a bien plus de mérite à assumer le parrainage d’une âme, c’est-à-dire, être prêt à faire des sacrifices pour délivrer une âme inconnue qui porte tel nom de baptême.
Dès la Chandeleur (2 février) Maria Simma n’eut plus autant de réponses ; parfois, il en venait pour deux, trois ou quatre âmes à la fois, si bien qu’on ne savait pas de quoi avait besoin chacune d’elles. Il fallait cela pour lutter contre la curiosité. On restreint ainsi le nombre des questions et l’on ôte le goût du sensationnel. Il fallait, en gardant le silence qui convient, empêcher cette modeste source de grâces qu’est l’aide aux âmes du purgatoire, de tarir, si la Mère de Dieu désirait accorder ce secours à maintes âmes.
MAUVAIS TOURS DU DÉMON
De même que le démon sema la confusion dans le cas de l’administrateur du couvent, il vint assez souvent chez Maria Simma pour l’effrayer et la détourner de sa mission expiatrice. Il se présentait parfois sous les traits d’un ange de lumière. Une fois même, ce fut sous les traits du curé Reisch de Nenzing, qui avait été autrefois le confesseur de Maria ; puis sous ceux du chanoine Sattler, aumônier de l’institut Saint-Joseph ; puis de la Sœur supérieure des Sœurs du Cœur de Jésus à Hall. Le pseudo-chanoine voulait presque faire de Maria Simma une sainte et lui inspirer de renoncer à son vœu de don total à Marie ; à quoi elle reconnut que c’était Satan déguisé. Elle le chassa en lui disant : « Si tu es le démon, je te l’ordonne au nom de Jésus, retire-toi. » Puis elle jeta de l’eau bénite… Tout avait disparu.
Cela alla particulièrement mal durant la Semaine sainte de 1954. De fait, la Mère de Dieu avait annoncé à Maria Simma que cette semaine lui apporterait de grands sacrifices, de grandes épreuves et qu’elle devait les supporter seule. Maria a noté à ce propos : « Du 10 au 17 avril 1954 le démon me tint presque entièrement sous son pouvoir. Je croyais être en enfer plutôt que sur la terre. Le diable alléguait comme motif que j’avais souvent fait de mauvaises confessions et communions. J’aurais, disait-il, commis une fois une faute grave et passé là-dessus avec indifférence. Je répondis : « Je ne sais rien de cela. » Mais le démon rétorqua : « Ta conscience est si endormie que tu n’en est que davantage à ma disposition. Les apparitions d’âmes sont des illusions qui viennent de nous ; aucune de ces âmes n’est délivrée. Nous te l’avons dit souvent déjà. Dans ta sottise, tu n’y a pas fait attention. Mais tu vas sentir amèrement qu’il en est ainsi. » Il voulait, disait-il, parce que j’étais tombée en enfer par sottise, avoir pitié de moi et ne pas m’y assigner la place où l’on souffrait le plus. Bref, je croyais déjà être en enfer.
De temps en temps, le démon faisait un bruit effrayant, comme si la maison s’écroulait entièrement ou était en feu. Ou bien une flamme jaillissait dans ma chambre, ou alors c’était comme le bruit d’une explosion.
Une âme du purgatoire me consola : « Ne t’étonne pas d’avoir à souffrir de la part de l’Ennemi. Le tentateur peut aussi torturer, cruellement même, des âmes qui sont en purgatoire, non point pour les anéantir, mais pour les purifier. Ce n’est pas par colère, mais par miséricorde, que Dieu le permet, car ces âmes sont non pas des « vases de colère » mais des « vases de miséricorde », réservés pour l’éternelle splendeur. Je t’en avertis, Satan est animé contre toi d’une grande fureur. Il cherche à te déconcerter autant qu’il peut. S’il pouvait te torturer autant qu’il le voudrait, il te réduirais en miettes. Tu ne pourrais ni garder, ni lire aucun écrit, dont le contenu soit une aide pour les âmes du purgatoire. Il ne peut te faire que ce que Dieu permet car tu es sous la protection spéciale de la Mère de Dieu, qu’il craint comme l’épée, mais il cherche toutes les occasions de se venger de toi. Il voudrait en arriver à te faire, dans ton désarroi et ton angoisse, renoncer à ton vœu d’abandon à la Sainte Vierge, pour rompre ainsi les relations entre toi et les âmes du purgatoire. Je t’en préviens : il a déjà agi ainsi envers d’autres âmes ; il en a même entraîné en enfer. Ces âmes réprouvées n’auraient que trop de joie à le voir en faire autant avec toi. Pas de peur, pas d’angoisse ! Sois humble ! Plus tu seras modeste, moins l’Ennemi aura de prise sur toi. Nous t’aidons, nous aussi ; mais c’est la Mère de miséricorde qui t’aidera tout particulièrement. Du 2 décembre 1954 à 21 heures, au lendemain à 4 h.30 je ressentis de très vives brûlures. Personne autour de moi ! Je me sentais très abandonnée. De temps à autre j’entendais un bruit infernal ; j’en éprouvais chaque fois une vive frayeur. Une voix diabolique me criait alors : « Bientôt nous viendront te chercher, crétine ! » C’était affreux, presque désespérant. Le plus effrayant c’était que j’avais le sentiment d’être abandonnée de Dieu même, de ne pas pouvoir prier et de me sentir comme la proie du démon. Le matin à 4 h. 30 toute sensation de brûlure disparut soudain, avec la terrible peur de l’enfer. »
L’ATTITUDE DE LA POPULATION
Quand on sut l’aide qu’apportait Maria Sima aux âmes du purgatoire, il y eut des remous au sein de la population. C’était là quelque chose de nouveau, d’étrange. On disait que personne n’était jamais revenu de l’au-delà. Bien des gens crurent spontanément ; d’autres furent plus réservés, d’autres encore nièrent tout. Beaucoup voulaient avoir des éclaircissements au sujet de leurs défunts et faisaient parvenir d’abondants secours pour les âmes. Maintenant encore, ils manifestent beaucoup de zèle, disant qu’il faut donner de l’aide quand on le peut ; que les pauvres âmes en ont besoin ; qu’après leur mort ils seront contents eux aussi, si on leur vient en aide et s’ils sont assurés de cette grâce par leurs bonnes œuvres.
A d’autres cela fait prendre conscience qu’il y a une éternité ; cela les ébranle, crée en ex un sentiment d’inquiétude. D’autres enfin pensent que, si ce n’était pas Maria Simma qui est en cause, ils croiraient plus facilement ; mais elle est, à leurs yeux, trop simple, trop pauvre, trop peu considérée.
POURQUOI DES DONS EN ARGENT ?
Il est des gens que le fait d’exiger, pour aider les âmes, des dons en faveur des Missions, ou pour faire célébrer des messes, a déconcertés. Maria Simma n’a accepté aucun argent à cet effet. L’argent qu’on lui a remis a toujours été versé à la cure. Si l’on doit, pour certaines âmes, offrir des dons en argent, c’est tout d’abord parce que, en faisant des aumônes pour une bonne œuvre, on peut aider beaucoup d’âmes du purgatoire. Or à notre époque, l’aide aux Missions est une œuvre particulièrement bonne, parce que les besoins des pays de missions sont grands et que si on les aide en conséquence, grande aussi sera la moisson, surtout en Amérique du sud. Tout homme a le devoir d’aider les Missions ; mais ce devoir, beaucoup l’ont négligé durant leur vie. Ensuite, maintes âmes ont encore à expier, à cause de dettes qu’elles n’ont pas payées ou d’un testament injuste, ou pour quelque autre injustice non réparée.
Que de personnes fassent parvenir à Maria Simma quelque argent pour ses frais de port, on ne saurait le considérer comme répréhensible. De son côté, Maria Simma ne demande rien et fait tout gratuitement.
Elle a bien le droit d’accepter une aumône, dans l’état de pauvreté qui est le sien, car son travail en faveur des âmes l’accapare sans cesse.
LA VISION DU PURGATOIRE
Le purgatoire est en bien des endroits, a répondu un jour Maria Simma. « Les âmes ne viennent pas « hors » du purgatoire, mais « avec » le purgatoire. » Maria Simma a vu le purgatoire de diverses manières : une fois ainsi, une fois autrement. Il y a une foule immense d’âmes en purgatoire ; c’est un continuel va-et-vient. Elle vit un jour un grand nombre d’âmes absolument inconnues d’elle. Celles qui avaient péché contre a foi portaient sur le cœur une flamme sombre ; d’autres qui avaient péché par impureté, une flamme rouge.
Puis elle vit les âmes par groupes : prêtres, religieux, religieuses ; elle vit des catholiques, des protestants, des païens. Les âmes des catholiques ont souffrir davantage que celles des protestants. Les païens en revanche ont un purgatoire encore plus doux, mais ils reçoivent aussi moins de secours et leur peine dure plus longtemps. Les catholiques en reçoivent davantage et sont plus vite délivrés.
Elle vit aussi beaucoup de religieux et de religieuses condamnés au purgatoire à cause de leur tiédeur et de leur manque de charité. Des enfants d six ans seulement peuvent avoir assez longtemps souffrir en purgatoire.
La merveilleuse harmonie qui existe entre l’amour et la justice divines en purgatoire fut révélée à Maria Simma. Chaque âme est punie selon la nature de ses fautes et le degré d’attachement au péché qu’elle a eu en le commettant.
L’intensité des souffrances n’est pas la même pour chaque âme.
D’aucunes ont à souffrir comme on souffre sur la terre au cours d’une vie pénible et doivent attendre pour contempler Dieu. Un jour de purgatoire rigoureux est plus terrible que dix ans de purgatoire léger.
La duré des peines est très variable. Le prêtre de Cologne demeura en purgatoire de l’an 555 jusqu’à l’Ascension 1954 ; et s’il n’avait pas été délivré par les souffrances acceptées par Maria Simma, il aurait dû souffrir longtemps encore et terriblement. Il est aussi des âmes qui doivent souffrir durement jusqu’au jugement dernier. D’autres ont une demi-heure de souffrances à supporter, ou moins encore : elles ne font que « traverser le purgatoire au vol », pour ainsi dire.
Le démon peut torturer des âmes du purgatoire, surtout celles qui sont la cause que d’autres sont damnées.
Les âmes du purgatoire souffrent avec une patience admirable et louent la miséricorde divine grâce à laquelle elles ont échappé à l’enfer. Elles savent qu’elles ont mérité de souffrir et regrettent leurs fautes. Elles supplient Marie, Mère de miséricorde.
Maria Simma vit aussi beaucoup d’âmes qui attendaient le secours de la Mère de Dieu.
Quiconque pense durant sa vie que le purgatoire est peu de chose et s’en prévaut pour pécher, doit expier durement.
COMMENT PEUT-ON VENIR EN AIDE AUX ÂMES DU PURGATOIRE ?
Surtout par le Saint Sacrifice de la messe, que rien ne saurait remplacer.
Par des souffrances expiatoires : toute souffrance physique ou morale offerte pour les âmes, leur apporte un grand soulagement.
Le rosaire est, après le Saint Sacrifice de la messe, le moyen le plus efficace d’aider les pauvres âmes. Par le rosaire nombre d’âmes sont délivrées chaque jour, qui auraient dû, autrement, souffrir e longues années encore.
Le chemin de la croix peut leur apporter aussi un grand adoucissement.
Les indulgences sont d’une valeur inestimable, disent les âmes. Elles sont une appropriation de la satisfaction offerte par Jésus-Christ à Dieu son Père. Quiconque, au cours de sa vie terrestre, gagne beaucoup d’indulgences pour les défunts, recevra aussi plus que d’autres à sa dernière heure : la grâce de gagner entièrement l’indulgence plénière accordée à tout chrétien à l’article de la mort. C’est une cruauté de ne pas mettre à profit ces trésors de l’Eglise pour les âmes des défunts. Voyons ! Si l’on se trouvait devant une montagne de pièces d’or et qu’on eût la possibilité d’en prendre à son gré pour secourir un pauvre malheureux, incapable de les prendre de lui-même, ne serait-il pas cruel de lui refuser ce service ? En maintes localités l’usage des prières indulgenciées diminue d’année en année, même dans nos régions. On devrait exhorter davantage les fidèles à cette pieuse pratique.
Les aumônes et les bonnes œuvres, surtout les dons en faveur des Missions aident les âmes du purgatoire.
Faire brûler des cierges les aide également, d’abord parce que c’est une attention et un acte d’amour à leur égard, puis parce que les cierges sont bénits et éclairent les ténèbres où se trouvent les âmes.
Un enfant de 11 ans de Kaisers, demanda à Maria Simma de prier pour lui. Il était en purgatoire pour avoir, le jour des Trépassés, éteint sur le cimetière toutes les lumières qui brûlaient sur les tombes et en avoir volé la cire pour s’amuser. Les lumières bénites ont beaucoup de valeur pour les âmes.
Le jour de la Chandeleur, Maria Simma dut allumer deux cierges pour une âme pendant qu’elle supportait pour cette même âme des souffrances expiatoires.
Jeter de l’eau bénite adoucit les souffrances des défunts. Un jour, en passant, Maria Simma jeta de l’eau bénite pour les âmes. Une voix lui dit : « Encore ! »
Tous ces moyens n’aident pas les âmes dans la même mesure. Si pendant la vie quelqu’un a eu peu d’estime pour la messe, la messe lui profite peu quand il est en purgatoire. Si quelqu’un a manqué de cœur au cours de sa vie, il reçoit peu d’aide. Ceux qui ont péché en diffamant les autres doivent l’expier durement aussi. Mais quiconque a eu bon cœur de son vivant, reçoit beaucoup d’aide. Une âme qui avait négligé l’assistance à la messe put demander huit messes pour son soulagement, parce qu’elle avait, durant sa vie mortelle, fondé huit messes pour une âme du purgatoire.
MARIE ET LES ÂMES DU PURGATOIRE
Marie est pour les âmes du purgatoire, la Mère de miséricorde. Quand son nom retentit en purgatoire, les âmes en éprouvent une grande joie. Une âme a dit, le jour de l’Assomption, qu’à sa mort Marie avait demandé à Jésus la délivrance de toutes les âmes qui se trouvaient en purgatoire, que Jésus avait exaucé cette prière de sa Mère et que le jour de l’Assomption ces âmes avaient accompagné Marie au ciel, parce qu’elle avait été alors couronnée comme Mère de Miséricorde et Mère de la grâce divine. Au purgatoire, Marie distribue les grâces selon la volonté divine ; elle passe souvent par le purgatoire. Voilà ce qu’a vu Maria Simma.
LES ÂMES DU PURGATOIRE ET LES MOURANTS
Dans la nuit de la Toussaint une âme lui dit :
« Aujourd’hui, jour de la Toussaint, mourront au Vorarlberg deux personnes qui sont en frand danger de damnation. Elles ne peuvent être sauvées que si l’on prie avec insistance pour elles. »
Maria Simma pria ; elle fut aidée par d’autres personnes encore. La nuit suivante, une âme lui dit que les deux avaient échappé de l’enfer et étaient arrivées en purgatoire. L’un des deux malades s’était tout de même fait administrer en fin de compte ; l’autre avait refusé les derniers sacrements. Selon les dires des âmes du purgatoire, beaucoup iraient en enfer parce qu’on prie trop peu pour eux. I, matin et soir, on récitait cette prière indulgenciée et trois ave, pour ceux qui ont mourir le jour même, « O très miséricordieux Jésus, brûlant d'amour pour les âmes, je vous en supplie par l'agonie de votre Coeur très saint, et par les douleurs de votre Mère immaculée, purifiez dans votre Sang les pécheurs du monde entier, qui sont en ce moment à l'agonie et doivent mourir aujourd'hui. Ainsi soit-il. Coeur agonisant de Jésus, ayez pitié des mourants. », on pourrait sauver beaucoup d’âmes de l’enfer.
Maria Simma vit un jour des âmes nombreuses sur la balance, entre l’enfer et le purgatoire.
INSTRUCTIONS
Les âmes du purgatoire se soucient beaucoup de nous et du Royaume de Dieu. On en a la preuve par certains avis qu’elles ont donnés à Maria Simma. Ceux qui suivent sont tirés de ses notes : « Il ne faut pas se lamenter sur les temps mauvais que nous traversons. Il faut dire aux parents qu’ils sont les principaux responsables. Les parents ne peuvent pas rendre un plus mauvais service à leurs enfants, que d’acquiescer à tous leurs désirs, de leur donner ce qu’ils veulent, simplement pour qu’ils soient contents et qu’ils ne crient pas. L’orgueil peut ainsi prendre racine dans le cœur de l’enfant.
Plus tard, quand l’enfant commence l’école, il ne sait ni faire un Pater, ni même faire le signe de la croix. De Dieu, il ne sait parfois absolument rien. Les parents se disculpent en disant que c’est là le devoir des catéchistes et des maîtres de religion.
Là où l’enseignement religieux ne commence pas dès la plus tendre enfance déjà, la religion ne tient pas, plus tard.
Apprenez l’enfant le renoncement ! Pourquoi aujourd’hui cette indifférence religieuse ? Cette décadence morale ? Parce que les enfants n’ont pas appris le renoncement ! ls deviennent plus tard des mécontents et des hommes sans retenue, qui prennent part à tout et qui veulent tout avoir à gogo. C’est là ce qui provoque tant de débordement sexuel, de pratiques anticonceptionnelles et d’assassinats dans le sein maternel. Ces enfants qui ne sont pas nés crient vengeance au ciel. En bien des endroits, leur nombre dépasse celui des naissances. La loi contre ‘avortement doit devenir plus sévère.
On voit déjà des filles de 14 ans se livrer déjà à des manœuvres abortives. Tout médecin qui, au cours de consultations, découvre un avortement, a le devoir de l’annoncer aux autorités compétentes, sous peine d’encourir une lourde responsabilité.
Qui n’a pas appris comme enfant à se renoncer, devient égoïste, sans amour, tyrannique. C’est pourquoi il y a aujourd’hui tant de haine et de manque de charité. Veut-on avoir des temps meilleurs ? Qu’on commence par éduquer les enfants.
On pèche d’une manière effrayante contre l’amour du prochain, surtout par médisance, tromperie et calomnie. Où cela commence-t-il ? Dans les pensées. Il faut apprendre et cela dès l’enfance à chasser immédiatement les pensées contraires à la charité. Que l’on combatte immédiatement toutes les pensées contraires à la charité et l’on ne jugera pas les autres sans charité.
Pour tout catholique, l’apostolat est n devoir. Les uns l’exercent par profession, d’autres par le bon exemple. On se plaint que beaucoup sont corrompus par des discours contre la morale ou contre la religion. Pourquoi donc les autres se taisent-ils ? Les bons doivent aussi défendre leurs convictions, se déclarer chrétiens. Au cours de l’histoire de l’Eglise, le salut des âmes et de la civilisation chrétienne ont-ils jamais été, pour les laïcs, un devoir plus urgent et plus impérieux que de nos jours ? Tous les chrétiens devraient se remettre à chercher le Royaume de Dieu et à le faire progresser, sinon, les hommes ne seront plus à même de reconnaître le gouvernement de la Providence. Le souci de l’âme ne doit pas être étouffé par un souci exagéré du corps.
Le 22 juin 1955, pendant la nuit, Maria Simma entendit distinctement : « Dieu exige une expiation ! » C’est par des sacrifices volontairement acceptés et par la prière, que l’on peut expier beaucoup. Mais si on ne les accepte pas de plein gré, ces sacrifices, Dieu les exigera ar la force. Car il faut une expiation.
CONCLUSION
En résumé, il s’agit dans le cas de Maria Simma, d’une vocation spéciale en faveur des âmes du purgatoire. Cela est clairement exprimé dans une note du 21 novembre 1954. On y lit ceci :
« Je me suis demandé souvent déjà, comment je pourrais envoyer à une personne une âme du purgatoire. Je me disais : pourquoi ne s’adressent-elles pas directement à leur parenté ? Ce serait pour moi beaucoup plus simple que de devoir moi, l’annoncer. Une âme vint alors ; elle m’adressa cette sévère réprimande : « Ne pèche pas contre les décisions divines ! Dieu distribue ses grâces à qui il veut. Jamais tu n’auras le pouvoir d’envoyer une âme chez une autre personne. Ce n’est pas à cause de tes mérites que Dieu t’accorde cela à toi. Si l’on considère les mérites, beaucoup d’autres mériteraient cela mieux que toi. A côté des saints qui ont fait sur terre des grands miracles, il y en a eu de plus grands encore, cachés, qui n’avaient pas ce pouvoir, mais qui ont atteint cependant une sainteté plus grande encore que ceux à qui Dieu avait donné ce pouvoir. Il ne faut pas l’oublier : De celui qui reçoit le plus de grâces on exige davantage aussi. Dieu veut que nous Lui demandions ses grâces ; une prière bonne et persévérante traverse les nuages ; elle est exaucée de la manière qui vaut le mieux pour celui qui la fait. »
Par ce rapport, je crois avoir donné une image suffisante des faits. J’ai tâché d’y consigner tout ce que j’ai appris de Maria Simma, de la Toussaint 1953 à février 1955 et ce que j’ai pu vérifier, citant les faits tels qu’ils ont été relatés _ en partie _ dans ses notes. Il s’agit d’un apostolat et d’une aide aux âmes du purgatoire. Libre à chacun de se former une opinion selon qu’il lui paraît bon. Mais que celui qui écarte les faits veuille bien juger Maria Simma avec justice.
Sonntag, dimanche 20 février 1955
Signé : Alphonse Matt
Curé de Sonntag
MARIA SIMMA
MES RELATIONS AVEC LES AMES DU PURGATOIRE
Dieu gagné, c’est le ciel
Dieu perdu, c’est l’enfer
Dieu qui examine, c’est le jugement
Dieu qui purifie, c’est le purgatoire.
HANS URS VON BALTHASAR

