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 Les Âmes du Purgatoire m'ont dit ...
(Maria Simma)

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POURQUOI DIEU PERMET-IL CELA ?

 

  Bien des gens se demandent : « Est-il possible que Dieu permette à des morts d’apparaître à des vivants ? »

  Bien que tout soit possible à sa bonté, pourquoi Dieu permet-il des choses si extraordinaires ? Ce n’est pas pour satisfaire notre curiosité ! Si par la miséricorde de Dieu il se produit des faits inaccoutumés, ils sont cependant toujours conformes au plan divin du salut. Tel est le point de vue auquel il faut se placer pour en juger.

  Pour nous tous, ils doivent avoir une utilité spirituelle ; pour les morts, ils sont une grande consolation, car ils leur permettent d’être délivrés plus tôt de leurs souffrances. Ces faits doivent nous porter à prier et à offrir davantage pour les âmes du purgatoire et à ne pas nous attacher si fortement à ce qui est terrestre, durant notre vie ici-bas.

  Le grand danger, aujourd’hui, c’est que cela va trop bien. Nous devons veiller à avoir davantage le souci de notre vie éternelle, car elle dure toujours. N’attachons pas notre cœur à ce qui est temporel : de tout ce qui passe, nous ne pourrons rien emporter. Il est évident que nous avons besoin des biens terrestres pour vivre, mais il s’agit de ne pas y attacher notre cœur : c’est là la question. Tel est le sens et le but de ces apparitions d’âmes du purgatoire, comme de toute autre révélation privée. C’est le seul motif pour lequel Dieu permet de tels contacts surnaturels. Que le Dieu bon et miséricordieux daigne nous donner sa bénédiction et sa grâce pour en tirer profit.

  L’âme à qui Dieu veut donner une grâce particulière pressent souvent comme enfant déjà cette grâce, mais il n’est pas rare qu’elle ne soit accordée que plus tard. Les voies de Dieu sont admirables, insondables. Un grand pécheur peut devenir un grand saint, comme le prouve l’exemple de saint Augustin. Saul est devenu S. Paul et cela tout d’un coup.

 

PRUDENCE À L’ÉGARD DES RÉVÉLATIONS PRIVÉES

 

  Souvent, on comprend mal la grande réserve dont fait preuve l’Eglise catholique à l’égard des révélations privées. Elle a ses raisons, et c’est fort bien ainsi, car l’Eglise est la gardienne de la vérité. Il vaut mieux que l’Eglise ne reconnaisse pas comme authentique dix cas, que d’en reconnaître un seul qui ne le serait pas. Mais quand elles concordent pleinement avec l’enseignement du Christ elle ne peut rejeter de telles révélations, même au cas où ces révélations n’auraient pas encore fait l’objet d’un examen théologique approfondi. Un évêque, Mgr Bruno Wechner me fit convoquer : « Je doute, me dit-il, que ce soit la volonté de Dieu qu’on interroge les âmes du purgatoire au sujet des défunts. » Je lui répondis : « J’ai demandé un jour à une âme : comment pouvez-vous me donner des renseignements sur les âmes au sujet desquelles je vous interroge ? Elle me fit cette réponse : « Nous apprenons cela par Marie, mère de la miséricorde. »

  L’évêque fut alors d’avis qu’on ne pouvait pas se mêler de ces questions-là ; qu’il y a, entre le ciel et la terre, des choses que l’on na pas encore comprises au point de vue théologique et qui pourtant existent. Finalement, il déclara que je ne devais en aucun cas m’attendre à le voir reconnaître mon cas comme authentique, si on l’interrogeait à ce sujet ; que jamais l’Eglise ne pouvait le faire tant que la personne en cause vivait ; que l’Eglise était si sévère, _ nous devions bien le reconnaître _parce que même une personne favorisée de grâces extraordinaires pouvait devenir infidèle à la grâce et que nul n’était à l’abri des tromperies de l’Ennemi. C’est pourquoi une telle âme devait avoir un bon guide spirituel ; c’était là une protection spirituelle contre les pièges du démon.

 

FAUT-IL FAIRE CONNAÎTRE CES FAITS ? FAUT-IL LES TAIRE ?

 

« Pourquoi est-ce à vous, que les âmes du purgatoire s’adressent ? » Voilà une question que l’on m’a souvent posée. Ce n’est sûrement pas à cause de ma piété : il y a des gens bien plus pieux que moi. Et pourtant, ce n’est pas  eux que s’adressent les âmes. Les phénomènes surnaturels ne sont pas des « thermomètres de sainteté » : la pierre de touche de la perfection reste la charité, la vraie charité désintéressée, à l’égard de Dieu et du prochain : souffrir pour les autres par amour, à l’imitation du Christ. Nous ne saurions passer notre vie ici-bas sans croix ni souffrances. Une âme du purgatoire a dit un jour : « Ce qu’il y a de plus efficace, c’est la souffrance, quand on la dépose en offrande entre les mains de la Mère de Dieu pour qu’elle l’utilise pour qui elle veut, car elle sait où elle sera le mieux utilisée et le plus nécessaire. » Il est évidemment plus facile d’exhorter une personne qui souffre, à le faire avec patience, que de souffrir soi-même avec courage. Je sais ce que c’est que souffrir, mais c’est justement parce que la souffrance est pénible que la valeur en est si grande.

  Je ne saurais dire au juste pourquoi c’est à moi que s’adressent les âmes du purgatoire. Bien sûr qu’elles peuvent s’adresser à d’autres aussi. J’ai connu, au Vorarlberg, deux personnes actuellement décédées, à qui elles s’adressaient. Il y a, évidemment, encore aujourd’hui, beaucoup de personnes que les pauvres âmes viennent solliciter, mais qui sont connues de très peu de gens. Leur mission est autre que la mienne.

  Il serait, je le sais, bien plus facile de tenir ces choses cachées que de les faire connaître au grand public et de prendre fait et cause en leur faveur, car on se heurte à tant d’incompréhensions, de mépris, souvent même de la part des prêtres. Beaucoup de prêtres sont des savants qui veulent tout comprendre. Mais les voies de Dieu ne se laissent pas sonder ainsi : il y faut une grande humilité, ce qui manque souvent de nos jours.

 

JE VOULAIS ENTRER AU COUVENT

 

  Dès mon enfance j’eus le sentiment que Dieu demandait de moi un sacrifice tout spécial. Quand j’allais à l’école déjà, je voulais savoir quel était ce sacrifice. J’avais un long chemin à parcourir pour aller au lait. Il passait près de deux fenils. Je pensais en moi-même : « Sur ce chemin, Dieu pourrait me dire ce qu’Il veut de moi ; il faut donc que je fasse une convention avec Lui. Je Lui adressai cette prière : « Seigneur, vous pouvez tout. Quand je passe près de l’un ou l’autre de ces deux fenils, faites qu’il s’y trouve un billet sur lequel soit inscrit ce que je dois faire. » Et toujours je retournais à ces deux fenils pour trouver ce billet. Mais toujours c’était en vain. Peu à peu, l’impatience me gagna et je dis à Dieu : « Vous savez, ce n’est pas ma faute si je ne trouve pas la voie que vous avez choisie pour moi. »

  Quand je fus émancipée de l’école, je pensai : « Maintenant, c’est probablement le couvent ; peut-être est-ce là ce que Dieu veut. »

  A 17 ans, j’entrai au couvent du Sacré-Cœur de Jésus à Hall (Tyrol). Au bout d’une année, je dus m’en aller parce que j’avais trop peu de santé !

  J’ai voulu entrer aussitôt dans un autre couvent. J’essayai, cette fois, chez les dominicaines de Thalbach près de Bregenz, au bord du lac de Constance. « Nous vous le disons tout de suite, déclara la sœur supérieure au bout de huit jours : vous êtes trop faible pour nous. » Je ne pus pas rester.

  Je fis, là-dessus, la connaissance du couvent des franciscaines à Gaissau, qui envoie des religieuses dans les Missions : « Voilà le couvent qu’il me faut ! pensai-je. Amener d’autres personnes à Dieu, telle est ma tâche. Je sus trop peu douée pour faire des études et devenir maîtresse, je vais donc entrer dans un couvent d’où je pourrai plus tard partir pour les Missions. » Je dis à Dieu : « Faites donc maintenant que je puisse rester là, sinon je n’irai plus dans aucun couvent. » J’y suis entrée en 1938. Je m’y plaisais beaucoup. Eh bien, une fois de plus a mère supérieure me dit : « Vous êtes la plus faible de nous toutes… ». J’espérais cependant qu’une fois terminés les travaux des champs j’allais tenir le coup. Mais à peine la moisson fut-elle terminée, que la mère supérieure me déclara : « Vous êtes tout de même trop faible pour nous ; je ne puis pas vos garder. »

 

PREMIÈRES APPARITIONS

 

  Tout est fini pour moi, pensai-je alors : je n’ai pu trouver la voie que Dieu m’a tracée, et Dieu ne me l’a pas montrée ».

  Pendant assez longtemps, cela me tracassa fort, a point de vue spirituel ; mais ce qui me réconfortait, c’était la pensée de n’être pas coupable : j’avais fait tout mon possible.

  Dès mon enfance, j’avais un grand amour pour les âmes du purgatoire ; ma mère y tenait beaucoup et nous répétait toujours ce conseil : « Quand vous avez une demande importante à faire, adressez-vous aux âmes du purgatoire ; ce sont les aides les plus reconnaissantes. »

  C’est en 1940 que se manifesta pour la première fois à moi une âme du purgatoire. Entendant quelqu’un aller et venir dans ma chambre, je m’éveillai. Je regardai qui pouvait bien être dans ma chambre. Je n’ai jamais été très peureuse ; j’aurais sauté à la figure de quelqu’un plutôt que d’avoir peur.

  Je vis alors un étranger qui allait et venait lentement. Je l’interpellai d’un ton bourru : « Comment es-tu rentré ici ? Qu’as-tu perdu ? »

  Il fit comme si il n’entendait rien et continua ses allées et venues. « Que fais-tu ? » demandai-je encore. Puis, comme une fois de plus je n’obtenais pas de réponse, je bondis de mon lit et voulus l’empoigner. Je ne saisis que de l’air ; il n’y avait rien.

  Je retournai au lit et l’entendis de nouveau aller et venir. «Eh bien, pensai-je, je vois cet homme ; pourquoi ne puis-je donc pas l’empoigner ? »

  Une fois encore je me levai ; je marchai lentement vers lui, voulus ‘arrêter… ; une fois encore je fonçai dans le vide : il n’y avait plus rien.

  Assez peu rassurée, je me recouchai ; il était environ 4 heures du matin. Il ne revint pas, mais je ne trouvai plus le sommeil.

  Après la messe, j’allai chez mon directeur spirituel et lui racontai tout. « Sil arrive encore quelque chose de semblable, m’explique-t-il brièvement, ne demande pas « qui es-tu » mais « que veux-tu de moi ? »

  La nuit suivante, il revint : c’étai le même homme que la nuit précédente. Je lui demandai : « Que veux-tu de moi ?... » Il répondit : « Fais célébrer trois messes pour moi, et je serai délivré ».

  Je sus alors que ce devait être une âme du purgatoire.

  Je le dis à mon confesseur qui me confirma la chose.

  De 1940 à 1953, il venait chaque année, deux ou trois âmes seulement, le plus souvent au mois de novembre. Je ne voyais là aucune mission spéciale à remplir. Je le di à mon curé Alphonse Matt qui était aussi mon directeur spirituel. Il me conseilla de ne jamais écarter une âme et de tout accepter généreusement.

 

SOUFFRANCES EXPIATOIRES POUR D’AUTRES ÂMES

 

  Enfin, les âmes du purgatoire me demandèrent de souffrir pour elles. Ce furent de grandes souffrances.

  Quand une âme vient, elle me réveille en me frappant ou en m’appelant, ou en me tiraillant, ou autrement encore. Je lui demande alors aussitôt : « Que veux-tu ? » ou : « Que dois-je faire ? ». Ce n’est qu’alors qu’elle peut me dire ce qui lui manque.

  Ainsi une âme me demanda : « Souffriras-tu pour moi ? » Cela me parut assez étonnant, car jusqu’alors, aucune n’avait exprimé un tel désir. Je lui répondis donc : « Oui, mais que dois-je donc faire pour cela ? » Elle me dit : « Trois heures durant, tu éprouveras de grandes douleurs dans tout le corps ; mais au bout de ces trois heures tu pourras te lever et vaquer à tes occupations comme si de rien n’était. Tu peux ainsi m’enlever vingt ans de purgatoire. »

  J’acceptai. De telles douleurs me saisirent alors qu’à peine savais-je où j’étais, ben que restant consciente d’avoir accepté, en expiation pour une âme, ces souffrances qui devaient durer trois heures. Il me semblait que ces trois heures devaient être depuis longtemps passées, et qu’il s’agissait de trois jours, sinon de trois semaines. Quand tout fut terminé et que je me renseignai, il s’était bel et bien passé trois heures seulement. Souvent, je ne devais souffrir que cinq minutes ; mais que ce temps paraissait long !

 

LES MESSAGES DES ÂMES FONT CONNAÎTRE CES APPARITIONS

 

  En 1954 _ c’était l’année mariale _ il venait chaque nuit des âmes. Parfois, elles disaient qui elles étaient. Elles me chargeaient de telle ou telle commission pour leur parenté.

  C’est ainsi que le cas a été peu à peu connu du public, ce qui me fut fort désagréable, car pour mon compte je n’en aurais jamais parlé à personne sinon à mon directeur spirituel.

  Je dus parfois transmettre ces commissions jusque dans des villages qui m’étaient tout à fait inconnus. Parfois aussi, je devais annoncer que la parenté avait à rendre un bien mal acquis, qui était exactement désigné. Il y avait des cas où les membres de la famille eux-mêmes n’en savaient rien, et pourtant c’était bien vrai.

  Quand l’année mariale fut terminée, les âmes ne vinrent plus chaque nuit, mais en moyenne deux ou trois fois par semaine. Il s passait parfois une semaine entière sans qu’aucune ne vint.

  Le plus souvent, elles apparaissent le premier samedi du mois, ou un jour de fête de la Très Sainte Vierge, ou durant le Carême. Au cours de la Semaine Sainte surtout, beaucoup d’entre elles ont la permission de venir, puis de nouveau au mois de novembre et pendant l’Avent.

 

DIVERSES QUESTIONS

 

« Connaissez-vous les âmes qui s’adressent à vous ? » me demande-t-on.

  Celles que j’ai connues jadis, je les reconnais tout de suite ; les autres non, à moins qu’elles ne me disent qui elles sont. Elles apparaissent la plupart du temps en habits de travail.

« Peut-on envoyer une âme du purgatoire chez une autre personne ? »

Non, on ne le peut pas. Je l’aurais fait souvent volontiers ; j’aurais surtout aimé en envoyer à une de ces personnes qui ne font que ce moquer de ces choses et qui ne croient pas que les âmes du purgatoire puissent apparaître. On m’a souvent demandé aussi si l’on pouvait faire venir des âmes. Non, je ne le peux pas. Elles viennent quand le Bon Dieu le leur permet, pour demander leur délivrance.

« Est-ce un péché de ne pas croire aux apparitions du purgatoire ? »

Non, car ce n’est pas là un dogme de la foi ; on n’est pas obligé d’y croire, mais on ne devrait pas en rire.

 

QUE SAVENT DE NOUS LES ÂMES DU PURGATOIRE ?

 

  Les âmes en savent beaucoup plus long que nous ne croyons, sur nous et sur ce qui nous arrive. Elles savent, par exemple, qui rend part à leur sépulture, si l’on y prie ou si l’on y va seulement pour faire un acte de présence, sans dire un mot de prière, ce qui est souvent le cas. Elles savent si l’on s’en va après l’offrande, sans assister à la messe qui leur serait surtout profitable. Si l’on y assistait avec piété au lieu d’accompagner seulement le corps au cimetière, on aiderait davantage les défunts, car sinon on ne va que pour être vu, ce qui est d’un mince profit pour eux.

  Les âmes savent aussi tout ce qu’on dit d’elles, ce qu’on fait pour elles ; elles sont beaucoup plus proches de nous que nous ne le croyons : elles sont toutes proches.

 

CE QUI AIDE LES ÂMES DU PURGATOIRE

 

  Le secours le plus précieux que nous puissions donner aux âmes, est sans aucun doute la messe, mais dans la mesure seulement où les défunts en ont eu l’estime de leur vivant. Là aussi, on récoltera ce qu’on aura semé. Du reste, il n’y a pas seulement les messes des jours d’obligation _ dimanche et fête _ qui comptent, mais aussi celles des jours de semaine. Bien sûr, chacun ne peut pas assister à la messe les jours d’œuvre ; on a ses occupations professionnelles, ses tâches, et le devoir va avant tout.

  Mais il y a des gens qui pourraient y aller sans manquer à aucun devoir : les retraités par exemple, qui sont en bonne santé, solides sur leurs jambes, qui habitent près de l’église, mais qui se disent : « Le dimanche, j’y suis obligé ; mais pas pendant la semaine, donc je n’y vais pas ».

  Ceux qui pensent et agissent ainsi doivent attendre longtemps après leur mort, pour qu’une messe leur profite, parce qu’ils en ont fait peu de cas pendant leur vie.

  Quand nous sommes empêchés, envoyons-y, le plus souvent possible, les enfants en âge de scolarité. En bien des endroits, il n’y a plus d’enfants aux messes des jours d’œuvre. Si l’on savait quel est le prix d’une seule messe pour l’éternité, les églises seraient pleines, même les jours de semaine. A l’heure de la mort, les messes auxquelles nous avons assisté avec piété durant notre vie, sont notre plus grand trésor ; elles ont pour nous plus de valeur que les messes qui sont célébrées pour nous après notre mort.

   Parents et éducateurs se plaignent que les enfants sont, de nos jours, si insolents et désobéissants. Ce n’est pas un effet du hasard : autrefois, les enfants assistaient chaque jour à la messe des écoliers ; la prière et la communion leur donnaient la force d’être obéissants et fidèles à leur devoir.

  Aucun père, aucune mère, ni aucun catéchiste ne peut mettre dans le cœur de l’enfant ce que Notre-Seigneur Lui-même lui donne en fait de grâces durant la sainte messe et par la Sainte Communion.

  On m’a déjà demandé si le fait d’allumer des cierges ou des lumignons avait un sens ou une valeur. Bien sûr, surtout quand ils sont bénits. Et même s’ils ne le sont pas, il faut penser que l’on achète ces cierges et ces lumignons par amour pour les défunts et que tout acte d’amour est d’un grand prix.

  L’eau bénite est précieuse, elle aussi, quand on l’emploie avec foi et confiance. Mais il est égal qu’on en asperge le sol à pleines mains ou qu’on n’en répande qu’une goutte : mieux vaut souvent une seule goutte, accompagnée d’une oraison jaculatoire pour les pauvres âmes. Il est très regrettable que, dans beaucoup de maisons, on ne trouve plus aucun bénitier ; on n’a ainsi aucune occasion de donner de l’eau bénite aux âmes du purgatoire.

 

QUELS SONT LES PÉCHÉS LES PLUS SÉVÈREMENT PUNIS EN PURGATOIRE ?

 

  Les péchés contre la charité : médisance, calomnie, rancune ; les querelles provoquées par la cupidité et l’envie sont sévèrement punis dans l’autre monde. Voici, par exemple un vaurien ; il pourrait être un homme comme il faut s’il était traité avec bonté et charité. Prenons garde de tomber à bras raccourcis sur de telles gens, d’en rire : cela nuit gravement à notre âme. Que de fois des personnes isolées se plaignent qu’on les aide si peu, alors que dans le voisinage, à dix mètres à peine, il y a des jeunes gens. Mais il ne leur viendrait pas à l’idée d’aider leur vieux voisin démuni de secours à creuser un sentier dans l’épaisse couche de neige. Et pourtant, les œuvres de charité recevront la plus haute récompense dans l’éternité.

  Que de fois on pèche par des paroles et des jugements dépourvus de charité ! On pourrait écrire tout un livre à ce sujet. Si nous suivions la consigne qu nous donne la Mère de Dieu : « Soyez charitable et bon pour tous », nous pourrions convertir la plupart des hommes et n’aurions pas à craindre le communisme. Une parole peut tuer, une parole peut guérir. L’amour couvre la multitude des péchés. Allons donc charitablement au-devant de nos ennemis surtout. Etre bons avec ceux qui leur font du bien, les païens le font aussi, dit le Christ. Mais faire u bien à ceux qui ont à notre égard des sentiments hostiles, voilà la vraie attitude chrétienne ; voilà ce que le Sauveur nous demande ; nous nous ferions ainsi de maint ennemi un ami, et nous pourrions nous épargner en grande partie le purgatoire.

 

QUE SOUFFRENT LES ÂMES EN PURGATOIRE ?

 

  Elles souffrent de mille façons diverses : il y a autant de sortes de purgatoire qu’il y a d’âmes. Chaque âme éprouve la nostalgie de Dieu et c’est bien la plus lancinante des douleurs. De plus, chaque âme est punie dans ce _ et par ce _ qui l’a fait pécher. C’est déjà, dans une certaine mesure, le cas sur la terre où la punition suit la mauvaise action : celui qui mange avec excès souffre de maux de ventre et devient trop lourd ; celui qui fume trop est intoxiqué par la nicotine et attrape le cancer du poumon.

  Aucune âme ne voudrait revenir du purgatoire pour vivre de nouveau comme auparavant, dans les ténèbres où nous sommes, parce qu’elle a une connaissance dont nous n’avons aucune idée.

  Les âmes veulent se purifier en purgatoire, tout comme l’or dans le creuset. Pouvons-nous imaginer une jeune fille qui voudrait aller à son premier bal en habits sales et coiffure négligée ? Une âme qui est dans le lieu de purification a une image si fulgurante de Dieu ; Dieu lui est apparu dans une beauté, une pureté si rayonnantes, si aveuglantes, que toutes les forces du ciel ne suffiraient pas à la faire se présenter devant Dieu, tant qu’il subsiste en elle la moindre souillure. Seule une âme lumineuse, parfaite, ose aller à la rencontre de la lumière éternelle et de la perfection divine pour contempler Dieu face à face.

 

POURQUOI JE DONNE DES CONFÉRENCES

 

  « Tu dois aller partout où l’on te demande _ disent les âmes du purgatoire _ ; c’est ton apostolat ». Le Concile aussi demande que le laïc travaille davantage à l’apostolat. Tout catholique a contracté, lors de sa confirmation, l’obligation de défendre la foi et la vérité, selon les dos qu’il a reçus. Aussi est-ce également mon devoir de donner ces conférences. Bien des prêtres même ne veulent pas comprendre ; ils ne les permettent pas alors que le peuple les désire. Prions pour ces prêtres.

  Je ne me fais pas payer pour ces conférences et ces discussions ; je ne demande que les frais de mon voyage et mon entretien. On m’a reproché déjà de recevoir sûrement des dons spontanés qui dépassent le prix du voyage. C’est vrai, mais cet argent, je ne l’emploie pas pour moi : il va à la petite « caisse des âmes ». C’est là que vont tous les dons supplémentaires ; ils appartiennent aux âmes qui demandent une messe ou un don en faveur d’une bonne œuvre. J’ai l’habitude de vivre simplement. Au temps où j’allais à l’école, nous n’avions jamais autre chose à manger, à midi et le soir, qu’une soupe et un morceau de pain. Pourtant tous les huit enfants que nous étions ont grandi en bonne santé. On se porterait mieux, souvent, si l’on vivait plus simplement.

  On me demande aussi quelles écoles j’ai fréquentées, pour pouvoir faire de tels exposés. Je n’ai fréquenté que l’école primaire pendant huit ans. Mais par mes relations avec les âmes du purgatoire, j’ai beaucoup appris et suis devenue autre. J’ai également une grande confiance dans le Saint-Esprit. Ce n’est que lorsque nous invoquons le Saint-Esprit avec confiance que nous éprouvons la puissance de son aide. Et quelle importance a son assistance, qurtout quand il s’agit de l’éducation des enfants ! Aussi ne saurais-je assez conseiller aux parents et aux éducateurs de demander au Saint-Esprit de les éclairer.

 

DOIT-ON PARDONNER AU DELÀ DU TOMBEAU

 

  Un paysan vint un jour me voir pour se plaindre. « Je suis en train, dit-il de bâtir une étable. Chaque fois que le mur arrive à une certaine hauteur, il s’écroule de l’autre côté. Nous avons examiné la chose, il n’y a aucune faute ; il doit y avoir du surnaturel là-dedans. Que faire ? »

  Je lui demandai : « As-tu, peut-être un défunt qui avait quelque chose contre toi, ou qui était animé de sentiments hostiles à ton égard ? Il répondit : « Pour ça oui ! J’ai pensé justement que ce pouvait être lui qui, même de dessous terre, ne me laissait pas tranquille. »

_ Il demande seulement, lui dis-je, que tu lui pardonnes ; rien d’autre.

_ Quoi ? lui pardonner, à lui qui m’a fait tant de tort de son vivant ? Pour qu’il puisse s’envoler au ciel ? Non, non ! il n’a qu’à expier.

  Je dus le calmer : « Il ne s’envolera pas pour autant au ciel ; il devra expier ce tort, mais il supportera plus facilement  sa peine ; il ne te laissera plus de repos que tu ne l’aies pardonné du fond du cœur. »

  Il n’en voulait rien savoir. Je lui demandai alors : « Pourquoi dis-tu donc, dans le Notre Père : pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ? De fait, tu dis à Dieu : « Ne me pardonnez pas parce que je ne pardonne pas non plus, à mon prochain. »

_ Ce n’est que maintenant que je comprends vraiment, dut-il avouer. Je pus encore l’amener à rassembler toutes ses énergies pour déclarer : « Oui, au nom de Dieu, je veux pardonner pour que Dieu me pardonne aussi. »

 

COMMENT JE RECOIS DES RÉPONSES

 

  Ce n’est que les premiers samedis du mois ou les jours de fêtes de Notre-Dame que je puis demander si une âme est encore en purgatoire ou non. Quand une âme apparaît et quand, après avoir déclaré de quoi elle a besoin pour être délivrée, elle reste encore là, je sais que je peux la questionner. Mais je ne reçois pas la réponse de l’Ame à qui je pose la question, tout simplement parce que, justement, elle sera délivrée quand on aura fait ce qu’elle a demandé.

  C’est bien plutôt une autre âme qui apporte la réponse ; une âme qui peut revenir, elle aussi, pour demander sa délivrance. Quand elle a exposé ses désirs elle me dit si telle âme est encore en purgatoire ou si elle est délivrée.

  Je puis vérifier, dans mon cahier, qui m’a indiqué ce nom et je pis en donner communication à la personne intéressée.

  Il peut se passer deux ou trois ans, souvent moins, avant que j’aie une réponse. C’est selon que Dieu le permet.

  Je ne crois pas que les âmes puissent dire si quelqu’un est en enfer ; mais il ne faut pas conclure qu’il n’y ait pas d’enfer. Oh ! il y a un enfer, et il y a beaucoup de monde en enfer.

  Si l’on me demande quel est le plus sûr moyen de ne pas aller en enfer, je réponds : « Soyez très humbles ; celui qui est humble ne va pas en enfer, mais celui qui est orgueilleux, celui-là, oui, est en danger de se perdre pour l’éternité. »

 

QUELLE EST L’EFFICACITÉ DE L’INDULGENCE PLÉNIÈRE CONCÉDÉE À L’ARTICLE DE LA MORT ?

 

  Un homme me fit un jour questionner au sujet de sa femme décédée. La réponse fut que sa femme était encore en purgatoire. Notez qu’elle était membre de plusieurs confréries dans lesquelles on peut gagner une indulgence plénière à l’heure de la mort. On aurait donc pu penser qu’elle n’était plus en purgatoire.

  Je demandai à une âme comment cela se faisait. Voici quelle fut la réponse : « Pour gagner pleinement une indulgence plénière pour soi-même, il fut avoir l’âme tout à fait dégagée de tout attachement à ce qui est terrestre. C’est beaucoup demander. Prenez par exemple une mère de cinq enfants à son lit de mort. Eh bien, elle doit dire à Dieu : « Je ne veux que ce que vous voulez ; vivre o mourir, comme vous le voulez. »

  C’est beaucoup demander. Il faut déjà avoir vécu dans ces sentiments pour atteindre un tel degré de détachement à l’heure de la mort.

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